Mira
A
Guérigny dans la Nièvre, Maurice Ternant et son père Albert
fabriquèrent plusieurs série de récepteurs à lampes apparentes,
sous la marque Mira.
Ces appareils sont tout particulièrement destinés à être
collectionnés, à cause de leur qualité et de leur rareté.
Leur
fabrication a toujours été artisanale, en mettant la priorité
sur la qualité technique et la présentation. Par ailleurs,
leur production s'est stoppée au début des années 30 pour
deux raisons : l'arrivée progressive du secteur dans les
campagnes (or ces modèles sont destinés à être utilisés
avec des batteries), et la poussée irrésistible de l'industrialisation
et le début de la fabrication en série.
Le collectionneur
reconnaîtra immédiatement un récepteur Mira, car chaque
modèle est estampillé du logo en forme de losange.
Tous
les appareils présentent des caractéristiques électriques
semblables. L'alimentation se faisait de la façon suivante
: des accumulateurs au plomb (4 volts) pour le chauffage
des filaments ; des accumulateurs de 80 V ou des piles sèches,
pour fournir la haute tension. Enfin, parfois une pile supplémentaire
pour la polarisation ; Rappelons qu'à cette époque la distribution
électrique n'était pas parvenue jusque dans nos provinces.
Les
archives familiales du constructeur dévoilent que celui-ci
disposait de sa propre centrale électrique, constituée d'une
dynamo fournissant 100 V. L'ébénisterie est en noyer verni
au tampon ; la teinte est selon les modèles acajou ou citronnier.
Les panneaux (à l'avant ou au-dessus selon les modèles)
sont en ébonite polie, ce qui donne un très bel aspect noir
brillant. La visserie est nickelée. Les selfs extérieures
sont
toujours de type épicycles , et donc très faciles à reconnaître.
Ce procédé est en effet particulier à ce constructeur, qui
en a d'ailleurs déposé le brevet en 1923. On remarquera
que ces selfs sont parfois munies d'un manche isolant en
ébonite, qui permet leur positionnement sans que la main
de l'opérateur ne vienne perturber le délicat réglage.
Tous
les éléments de visserie sont nickelés. Pour ce qui est
des lampes : les premières versions sont équipés de tubes
TM bleus, " Photos ", " Métal ", etc. Les dernières versions
sont munies de lampes " micro ".
La plupart
des modèles sont déclinés en deux variantes : La première
de ces variante concerne les récepteurs munis de prises
jack pour le branchement du casque ou du haut-parleur (en
col de cygne). Ces jacks sont fournis par le fabricant
français Unic, plus connu ensuite sous le nom de Ribet Desjardins.
Dans
la seconde variante, les appareils sont équipés de fiches
bananes en Galalithe de couleur.
A l'époque
Guérigny, lieu de fabrication des récepteurs Mira, abritait
les Forges Nationales de la Chaussade, qui fabriquaient
du matériel pour la Marine. Beaucoup de personnel d'encadrement
ont été clients de la maison Ternant. Puis, au gré des mutations,
nombre d'entre eux ont été mutés dans les divers arsenaux
des côtes françaises (Brest, Toulon, etc.). Il est très
probable que des récepteurs Mira auront migré dans ces régions
en même temps que leurs propriétaires.
Tiré d'articles signés Jean-Michel Bourque,
parus dans l'hebdomadaire La Vie Du collectionneur
et le bimestriel Rétro-Phonia
Magazine.
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